LamaGentille14
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LamaGentille14
elle/elle·17 ans
6jJ'ai fugué...? (pour le meilleur et pour le pire)
Il y a presqu’un mois, j’avais écrit sur le forum pour parler de ma peur que mes parents se séparent, que je me sentais prise entre leurs chicanes et que je détestais avoir l’impression qu’ils essaient constamment de me rallier de leur côté.
Mercredi soir, j’ai explosé, et j’ai maintenant la certitude que rien de tout ça n’est dans ma tête. Je vous explique.
Mercredi soir, j’étais à la ferme en train de traire les vaches avec mes parents, lorsque mon père a commencé à chialer parce que ma mère avait envoyé de l’eau sur son cellulaire. J’ai, comme à mon habitude, fait comme si je n’avais rien entendu, puisque je ne veux pas être mêlée à ça. Sauf que, quand mon père en a rajouté en disant que ma mère avait fait exprès pour envoyer de l’eau dessus et bla bla bla, j’ai juste eu envie de lui crier de se la fermer. Et je me suis promis que, s’il en rajoutait encore, j’allais le lui dire. Le problème, c’est que ça m’arrive souvent de me dire que je vais leur dire de se taire après deux trois fois où un de mes parents chiale sur la même chose contre l’autre mais, à chaque fois, ils arrêtent avant que j’en aie l’occasion. Mais, mercredi, mon père en a rajouté pour une troisième fois. C’était l’occasion parfaite pour moi. Mais, au final, est-ce que j’avais vraiment envie de vivre avec les conséquences? Alors je n’ai rien dit.
Sauf que, pour une quatrième fois, mon père en a encore trouvé à dire sur le fait que ma mère avait envoyé de l’eau sur son foutu cellulaire, alors que ce n’était pas plus pire que quelques foutues gouttelettes de pluie! Et, à un moment donné, ma tolérance a des limites, alors j’ai vraiment explosé. J’ai crié vraiment fort « ARRÊTE! », et mon père a simplement continué à se justifier du pourquoi il accusait ma mère, mais je n’ai même pas écouté et je l’ai coupé en criant « MAIS REVIENS-EN! ».
Et vous savez ce qu’il m’a répondu? « Ost** que t’es pareille comme ta mère ». Je n’en revenais pas qu’il me dise ça. J’ai littéralement senti mon visage se décomposer et j’ai regardé mon père en pleurant. Et il ne se souciait même pas du fait que j’étais en train de pleurer, il s’est simplement retourné pour aller s’occuper d’une vache.
Alors, toujours en pleurant, je suis partie en courant en abandonnant au sol ce que j’avais dans les mains. Je suis sortie de la ferme, mais je ne voulais pas retourner à la maison puisque je ne voulais pas qu’un de mes parents vienne me retrouver, je ne voulais pas parler. Alors je suis partie dans les champs derrière chez moi.
Sauf que, lorsque l’adrénaline et la colère sont tombées, j’ai réalisé que j’étais vraiment rendue loin et je me suis mise à paniquer. Il faut savoir que je suis très anxieuse (peur de mourir et tout) et donc, comme il faisait noir autour de moi, j’ai commencé à entendre des bruits et à halluciner des silhouettes.
Alors je suis retournée à la course vers la ferme, mais je me suis arrêtée dans le champ le plus près de chez moi. Je n’avais aucune idée depuis combien de temps j’étais dehors puisque je n’avais rien emporté avec moi, mais je n’étais pas prête à rentrer. Je suis donc restée dans le champ, accoté contre un arbre. J’étais assez près pour me sentir en sécurité (je voyais la route et la lumière de la ferme), mais suffisamment loin pour qu’on ne puisse pas me voir depuis la ferme.
Je suis restée là très longtemps en regardant les voitures passer, et j’ai fini par me dire qu’il faudrait que je rentre. Mais je n’en avais pas envie. Alors j’ai commencé à compter les voitures et je me suis dit que, après cent, je rentrerais (sachant que j’habite sur une route relativement passante mais, à cette heure-là, il n’y avait pas grand monde).
J’étais rendue à quarante-trois quand j’ai vu une lumière s’approcher de moi. C’était ma mère. Elle s’inquiétait parce qu’elle ne savait pas où j’étais. Mais elle n’était pas fâchée.
Je me suis demandé si c’était légitime d’être partie comme ça sans rien dire. Est-ce que c’est comme si j’avais fugué, même si c’était pendant une heure?
Ma mère m’a entraînée avec elle en me posant des questions sur comment je me sentais, mais je ne voulais pas parler. Alors elle m’a simplement guidée jusqu’à la voiture, elle m’a dit qu’on allait courir (je lui avais dit plus tôt dans la soirée que j’irais avec elle), que ça allait me faire du bien pour évacuer ce que je ressentais. Elle ne savait pas que je venais de courir les trois quarts de la longueur de nos champs. Je ne lui ai pas dit.
On s’est rendues jusqu’au village, on a couru pendant près de quarante minutes, et je n’ai pas dit un mot jusqu’à ce qu’on retourne à la voiture.
Ma mère n’a pas démarré. Elle m’a dit qu’elle avait besoin de savoir ce qui m’avait fait réagir comme ça. J’ai commencé à pleurer en y repensant. J’ai dit que c’était à cause de mon père, mais ce n’était pas la vérité. Et ma mère le savait. Elle m’a dit qu’il devait y avoir bien plus que ça, que je devais avoir de la colère d’accumulée depuis longtemps pour crier puis partir comme ça (même si j’y avais souvent pensé ces derniers temps, jamais de ma vie je n’avais « fugué » comme ça).
Je ne voulais pas lui dire la vérité, je ne voulais pas qu’elle sache. Elle a insisté. J’ai fini par lui avouer que je n’étais plus capable de les entendre se dénigrer de la sorte et que je détestais qu’ils tentent chacun de me rallier de leur côté.
Ma mère m’a avoué qu’ils n’étaient pas dans une bonne passe. Mes sanglots ont redoublé. Elle m’a confirmé ce que je ne voulais pas entendre. J’avais maintenant la certitude qu’il y avait vraiment un problème, que je ne m’imaginais rien depuis tout ce temps.
Ma mère a commencé à pleurer elle aussi, alors que les fois où je l’ai vue pleurer se comptent sur les doigts d’une seule main. Elle m’a avoué qu’elle voyait une thérapeute en relation d’aide pour ça, et qu’elle voyait son médecin la semaine prochaine pour savoir si elle faisait une dépression. Elle aussi elle n’est plus capable de se chicaner à longueur de journée avec mon père.
Elle m’a demandé ce que je croyais être le mieux pour moi. J’avais l’impression que c’était une question détournée pour me demander si je voulais qu’ils se séparent. J’avais envie de lui dire que je ne voulais pas qu’ils se séparent, mais ce n’est pas à moi de prendre la décision. Alors j’ai simplement répondu que je n’en savais rien.
Elle m’a dit qu’elle allait tout faire pour me rendre la vie la plus facile, que je n’avais pas à être mêlée à ça.
On est rentrée à la maison deux heures après être parties, parce que ma mère n’avait vraiment pas envie de rentrer.
Et mon père, il fait comme si de rien n’était avec moi. Comme si rien ne s’était passé mercredi soir. Je ne sais même pas s’il a eu connaissance du fait que j’avais « fugué ». Je ne suis pas à l’aise avec le fait qu’il agisse comme ça avec moi. Mais je n’ai pas envie de parler de ce qu’il s’est passé alors, moi aussi, je fais comme s’il n’y avait rien eu.
Je ne sais plus quoi penser de tout ça. Ma mère m’a confirmé ce que je redoutais, je ne peux plus vivre dans le déni maintenant. Et de savoir que ma mère est elle aussi beaucoup affectée par la situation me fait réaliser que c’est peut-être encore plus grave que ce que je pensais. J’ai tellement, tellement peur qu’ils se séparent, et j’ai tellement l’impression que c’est ce qui va arriver…
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LamaGentille14
elle/elle·17 ans
1mVivre avec la peur constante que mes parents se séparent
Ça fait plus de trois ans que j’ai l’impression que mes parents ne s’aiment plus, et je vis avec la peur constante de me réveiller un matin et qu’ils m’annoncent leur séparation. Ça ne m’étonnerait même pas, pourtant je ne veux tellement pas que ça arrive et j’ose espérer que, peut-être, tout ça n’est que dans ma tête? Que je suranalyse la situation? Je vous explique.
Mes parents sont constamment en train de se taper sur les nerfs l’un l’autre. Mais ce ne sont pas vraiment des chicanes, plutôt des commentaires désobligeants. Des phrases se voulant volontairement blessantes et qui, selon moi, pourraient être évitées à chaque fois. C’est comme s’ils avaient constamment besoin de rappeler à l’autre qu’ils ne s’aiment plus, et ça me donne l’impression que chacun veut démontrer qu’il est meilleur que l’autre. Et si vous saviez comme ça affecte mon moral. Chacun essaie de me rallier de son côté, alors que je ne veux être du côté de personne dans cette histoire! J’aime mes parents de façon égale, de même que je les déteste de façon égale lorsqu’ils cherchent chacun à me prouver que l’autre est « donc ben si » ou « donc ben ça ». Et je les trouve tellement immature d’agir comme ça.
Et depuis quelques mois, ça me semble pire que jamais, des situations comme ça arrive à tous les jours. J’ai fini par apprendre qu’il ne fallait pas que je parle en mal – parfois même tout court – d’un parent à mon autre parent, puisque c’est une occasion parfaite pour eux de dire du mal de l’autre. Et je ne veux pas ça, parce que je ne suis plus capable d’entendre mon parent rabaisser mon autre parent. Mais même quand je parle de moi, ils trouvent toujours un moyen d’associer ça à mon autre parent, et c’est infernal. Et c’est d’ailleurs ce qui est arrivé hier, mais il faut tout d’abord que je vous explique le contexte pour que vous compreniez.
Mes parents ont leur propre ferme de vaches laitières, et comme ils n’ont aucun employé et ne sont donc que tous les deux, ils ont parfois besoin de moi, alors je vais à la ferme quelques soirs par semaine pour les aider.
Alors voilà, hier soir, j’arrive à la ferme et je commence à discuter avec mon père. Et là, je remarque que ma bouteille d’eau est cassée, et je sais que c’est lui qui l’a brisée parce que je l’avais vu l’échapper par terre un autre soir. Donc je l’accuse, il me dit que je n’ai qu’à en racheter une et je réponds que je n’ai pas d’argent. Et lui, il me répond: « T’es une vraie *nom de famille de ma mère* à chialer comme ta mère. » Il y a trois choses à prendre en compte dans cette petite phrase.
Déjà, qu’est-ce que ma mère venait faire dans l’histoire? Elle n’avait absolument rien fait, elle n’avait aucun rapport dans l’histoire, mais il a quand même fallu qu’il l’accuse, qu’il dise du mal d’elle. Alors que ce n’était pas nécessaire. Totalement gratuit.
Ensuite, quand mon père m’appelle par le nom de famille de ma mère, ça sous-entend bien évidemment quelque chose de mal. Toujours. Ma mère ne peut pas être associée à quelque chose de bien.
Et finalement, qu’il dise « ta mère » peut se traduire de différentes façons, mais moi je l’ai toujours interprété comme s’il voulait se désassocier d’elle. Et ma mère fait la même chose, elle dit toujours « ton père » quand c’est pour dire du mal de lui. Comme si leur seul lien, c’était moi.
En bref, je venais tout juste d’arriver à la ferme et il m’en restait encore pour deux heures, et ça commençait très mal. Et bien sûr, ça ne s’est pas arrêté là.Pendant la traite des vaches, mon père a lancé « Ah, c’est trop dur de laver des vaches » à l’intention de ma mère, dans le sens que ma mère ne lavait pas de vaches et laissait mon père tout faire.
Un peu plus tard, j’ai fait la remarque à mon père que j’avais froid à cause de la grande fan au fond de la ferme qui fonctionnait. Et lorsque j’ai demandé si on pouvait l’éteindre, il a répondu « Non, comme ça, on n’entend pas ta mère chialer ».
Et finalement, après quelques minutes est venu le tour de ma mère de dire « C’est trop compliqué de venir aider » à l’intention de mon père. Elle avait besoin d’aide et moi j’étais occupée, mais elle était fâchée parce que mon père ne l’aidait pas.
Vous voyez ce genre de commentaires désobligeants qui ne cessent jamais? Et ce que je déteste là-dedans, c’est qu’ils font toujours exprès pour que moi j’entende, comme s’ils cherchaient à ce que j’approuve. Souvent, les commentaires ne sont pas vraiment destinés à mon autre parent, j’ai plutôt l’impression qu’ils veulent que quelqu’un soit témoin de leur mécontentement. Et c’est moi qui prends. Toujours.
Et quand ça devient trop intense comme hier, j’ai juste envie de partir, dans l’espoir qu’ils comprennent que j’en ai marre de les entendre se rabaisser. Le problème, c’est que ces altercations arrivent en très grande majorité à la ferme et, quand j’y suis, je ne peux pas partir. Parce que je suis venue pour les aider, et je ne peux pas m’en aller comme ça. Alors j’endure.
Le problème, c’est que, comme ça arrive à chaque fois que je vais à la ferme, je n’ai plus envie d’y aller pour aider mes parents. Parce qu’y aller est synonyme de les entendre se lancer des commentaires désobligeants, et je sais que ça va jouer sur mon moral. Je n’ai pas envie de devoir me dire qu’ils ne s’aiment plus, qu’ils vont se séparer. Je me porte mieux quand j’évite ces pensées.
Je sais que je pourrais en parler à mes parents, leur dire comme j’ai peur qu’ils se séparent. Mais je ne veux pas. Parce que si j’avais raison? Si j’avais vraiment deviné qu’ils veulent se séparer? Non, je ne pourrais pas encaisser ça. Je crois que je préfère vivre dans le déni. Parce que peut-être que mes parents ne s’aiment plus autant qu’ils se sont déjà aimés mais, au moins, ils sont encore ensemble.
Sinon, j’ai déjà essayé deux fois de dire à ma mère que je ne suis plus capable de tolérer leurs commentaires désobligeants l’un envers l’autre, mais ça n’a pas vraiment marché. Puisque, la première fois, elle a tout nié et elle s’est fâchée et, la deuxième, elle s’est à nouveau fâchée et elle est partie. J’avoue que, les deux fois, j’étais un peu en colère puisque c’étaient de ces fois où j’ai envie de tous leur crier de se la fermer, donc je suis d’accord que ça n’a pas aidé à la situation, mais quand même. Ça ne me donne plus envie d’exprimer comment je me sens si c’est pour qu’on me dise que ce que je raconte est faux et qu’on se fâche après moi.
Je ne sais plus quoi faire, et je n’ose parler de ce que je vis à personne. Parce que, si je le dis à voix haute, j’ai l’impression que ça va rendre la chose réelle. Qu’il y a vraiment un problème. Et aussi, j’ai peur que les gens me jugent. Qu’on me dise que tout ça est dans ma tête. Parce que c’est vrai, au fond, je n’ai aucune preuve que mes parents ne s’aiment plus, que des suppositions. Et le pire dans tout ça, c’est que je suis enfant unique, alors il n’y a personne sur qui je peux me référer pour me dire que je ne suis pas la seule à penser ça.
J’endure jour après jour les commentaires de mes parents et, le soir, j’ai juste envie de pleurer. J’aurais tellement d’autres choses à vous raconter, sauf qu’en voulant publier mon message, on m’a dit que j’avais 3 238 caractères en trop, alors j’ai dû réécrire ma publication pour la raccourcir…
Bref, je ne cherche pas vraiment de conseil puisque, même si je sais que la meilleure solution serait d’en parler à mes parents, je ne le ferai pas. J’ai déjà pensé à écrire une lettre et tous les trucs du genre, mais je ne veux juste pas qu’ils le sachent. Je sais également que je devrais en parler avec quelqu’un, mais j’ai déjà expliqué pourquoi je ne le ferai pas. Juste le fait d’en avoir parlé ici est un grand pas.
Je crois que je cherche simplement à être comprise, ou que quelqu’un me dise que je ne suis pas la seule dans cette situation.